ACHETER A DEUX

1.  Couples mariés sous le régime de la communauté, ou sous le régime légal de la communauté réduite aux acquêts (le régime adopté par défaut par les couples en l’absence de contrat), le bien acheté pendant le mariage et au moyen de fonds communs appartient en principe aux deux époux.

Chacun peut d’ailleurs administrer ce bien commun. En revanche, l’accord des deux époux est nécessaire pour le vendre, et pour réaliser tout acte de disposition (achat, vente, hypothèque, échange, donation, conclusion ou renouvellement d’un bail, etc.). Le bien n’est toutefois pas considéré comme appartenant aux deux époux si le financement de l’acquisition provient majoritairement d’une succession ou d’une donation. Dans ce cas, il est considéré comme appartenant aux deux époux à hauteur de leur contribution respective.

2.  Couples mariés sous le régime de la séparation de biens : l’acquisition s’effectue en indivision. La participation réelle de chacun est prise en compte pour déterminer les droits de propriété de chacun dans le bien. Ces droits sont des proportions indiquées dans l’acte de vente, en fonction de ce qui est financé par chacun des membres du couple.

La place particulière du domicile conjugal : La loi réserve une place particulière au domicile conjugal des époux. En effet, quel que soit le régime matrimonial du couple, aucun des époux ne peut disposer du domicile conjugal sans l’accord de l’autre. L’article 215, alinéa 3 du Code civil prévoit en effet que « les époux ne peuvent l’un sans l’autre disposer des droits par lesquels est assuré le logement de la famille, ni des meubles meublants dont il est garni. Celui des deux qui n’a pas donné son consentement à l’acte peut en demander l’annulation : l’action en nullité lui est ouverte dans l’année à partir du jour où il a eu connaissance de l’acte, sans pouvoir jamais être intentée plus d’un an après que le régime matrimonial s’est dissous ». Par « disposer », il faut entendre : le vendre, le donner ou l’hypothéquer, qui sont des actes de disposition.

3.  Partenaires de Pacs : tout dépend du statut, séparation ou indivision.

Par défaut, les partenaires de Pacs sont placés sous un régime de séparation de biens et ce depuis la réforme du Pacs applicable à compter du 1er janvier 2007. Le régime légal du Pacs est donc celui de la séparation de biens. Les pacsés en séparation de biens qui acquièrent un bien conjointement au cours du Pacs, sont propriétaires à hauteur de la part de chacun dans le financement du bien.

En revanche, si les partenaires de Pacs ont opté pour l’indivision, les biens acquis au cours du Pacs sont réputés indivis, et considérés comme la propriété des deux partenaires à parts égales. Tel est le cas lorsque le bien a été acheté par un seul partenaire, par les deux partenaires avec participation égale ou inégale. Une exception est toutefois prévue : sauf si le financement provient majoritairement d’une succession ou d’une donation, le bien ainsi financé est la propriété personnelle de celui a l’a financé.

4.  Concubinage, union libre : Les couples vivant en union libre (ou en concubinage) ne sont soumis à aucun régime spécifique. Ainsi, le couple de concubins achète sous le régime de l’indivision. Le bien appartient à chacun à hauteur des proportions indiquées dans l’acte de vente, lequel doit refléter ce qui est financé par chacun.

VENTE IMMOBILIÈRE : Audit énergétique requis en vente : un report

Un dispositif vise à imposer la réalisation d’un audit énergétique, dans les conditions fixées par un décret 2022-780 du 04.05.2022 et un arrêté ministériel, pour la vente d’un logement individuel ou d’un bâtiment d’habitation, en monopropriété, s’il est classé D, E, F ou G par un DPE (CCH, art. L 126-28-1) .

Un report pour un bien classé F/G...

Le décret 2022-780 du 04.05.2022 avait précisé que l’audit serait imposé, pour un bien classé F ou G en métropole, à partir du 01.09.2022 (compromis de vente régularisé à partir de cette date). Mais un décret 2022-780 et un arrêté ministériel, publiés le 11.08.2022, sont venus retoucher les textes réglementaires pour reporter la date d’entrée en vigueur de cette obligation au 01.04.2023 (compromis de vente régularisé à compter de cette date).

L’obligation de réaliser un audit énergétique pour la vente d’un logement individuel ou d’un bâtiment d’habitation, en monopropriété, classé F ou G par un DPE, qui devait entrer en vigueur le 01.09.2022, est reportée au 01.04.2023.

DANS LE CADRE D’UNE SUCCESSION

Dans le cadre d’une succession, les indivisaires peuvent se retrouver en opposition quant à la valeur et au sort d’un bien immeuble.

Il existe un moyen efficace pour les indivisaires de régler le problème de la valeur du bien. Il consiste à mandater ensemble un expert indépendant, tiers évaluateur qualifié, pour estimer celui-ci

Un conflit peut naître à cette occasion sur la valeur patrimoniale du bien et les positions des indivisaires se figer, empêchant la réalisation du projet d’achat des parts indivises, avec le spectre de la procédure judiciaire en liquidation-partage.

En vertu de l’article 815 du Code civil : « Nul ne peut être contraint à demeurer dans l’indivision et le partage peut toujours être provoqué, à moins qu’il n’y ait été sursis par jugement ou convention. » Cependant, l’article 1360 du Code de procédure civile issu du décret n° 2006-1805 du 23 décembre 20063 requiert que l’assignation en partage fasse état des diligences entreprises en vue de parvenir à un partage amiable, à peine d’irrecevabilité4.

La sortie de l’indivision sans l’intervention du juge doit ainsi être préalablement tentée parce qu’elle est évidemment préférable à la procédure judiciaire, c’est pourquoi il existe un moyen efficace pour les indivisaires de régler le problème de la valeur du bien : il consiste à mandater ensemble un expert indépendant qualifié pour estimer celui-ci

ANNONCE – Vente / Location

Un décret publié le 5 10 2022 est venu imposer une nouvelle mention obligatoire dans les annonces en vente ou location de biens immobiliers.

Pour les annonces en vente/location… La loi 2021 1104 du 22 8 2021, dite loi «Climat et résilience», a procédé à une réforme du cadre légal applicable, concernant l’état des risques requis pour la vente ou la location d’un bien immobilier. Dans le cadre de cette réforme, le législateur a prévu que toute annonce relative à la mise en vente ou location d’un bien immobilier, devant faire l’objet d’un état des risques, devrait «comprendre une mention précisant le moyen d’accéder» à certaines informations liées aux risques concernés

Une nouvelle mention à prévoir… En application de la loi «Climat et résilience», un décret 2022 1289 du 1 10 2022 a créé un nouveau texte, qui porte sur les annonces. Ce texte précise que toute annonce devra comporter la mention suivante : «Les informations sur les risques auxquels ce bien est exposé sont disponibles sur le site Géorisques :www.georisques.gouv.fr

Pour toute annonce… La mesure concerne toute annonce diffusée par un particulier ou un professionnel, «quel que soit son support de diffusion» . Une annonce sous format papier (presse, flyer…) ou numérique (site Internet, réseaux sociaux, portail d’annonces…) est ainsi concernée.

Une mention, portant sur le site permettant à un acquéreur ou locataire de disposer des informations sur les risques auxquels un bien est exposé, est requise dans une annonce en vente/location, à compter du 1 1 2023.