La crise sanitaire : conséquences et nouvelle donne

La crise sanitaire sans précédent que traverse notre pays impacte tous les pans de l’économie, et l’immobilier ne fait pas exception. Une crise qui met le marché sous pression et dope des envies nouvelles pour les villes moyennes et leur qualité de vie plus grande, et pour les résidences secondaires. 

Volume de transactions à la baisse
Si 2019 a été l’année record avec ​un volume de ventes qui s’est hissé pour la première fois au-dessus du million,
soit 1 059 000 unités, 2020 a connu ​un repli de l’ordre de
– 20 % à – 25 % soit à peine 900 000 ventes (statistiques Forbes). 

Conditions de financement renforcées 
A cela, s’ajoute un durcissement d’octroi des prêts par les banques. Non pas que les taux aient remonté, au contraire, ils ont toutes les chances de rester stables, mais les établissements bancaires semblent :

- ne plus prêter au-delà de 25 ans
- ne s’écartent pas du taux d’endettement de 33% 
- exigent un certain apport.

Alors oui, la crise sanitaire bouleverse le marché immobilier mais l’intérêt des Français pour la pierre reste intact. Sauf qu’avec un quotidien chamboulé, les envies des acquéreurs évoluent parallèlement. 

Qu’est-ce que la Covid-19 a changé dans les habitudes de recherche de ces français qui ont un projet immobilier ? 

La pierre, une valeur refuge
Malgré la crise, l’engouement pour la pierre ne se dément pas. On l’a vu à la fin du premier confinement : les clients se sont rués dans les agences pour relancer leurs projets bloqués pendant les deux mois ou en lancer de nouveaux.
 
Et la valeur de l’ancien s’est envolée : + 5,9 % pour les appartements sur un an selon le baromètre LPI/Se Loger de mars 2021. Mais le gros coup de chaud vient du marché des maisons avec jardin. Leur valeur a bondi de 8,5 % sur un an.
Une accélération des prix inconnue depuis le milieu des années 2000 sur le marché des maisons selon les mêmes sources.

La cote des villes moyennes flambe 
Plusieurs villes moyennes connaissent aujourd’hui un engouement inédit. Dans un marché affecté par la pandémie, où les grands centres urbains ne jouent plus leur rôle de locomotive, les villes de province prennent le relais et connaissent une hausse moyenne de 15 % des volumes de vente en un an.

Les villes qui offrent un cadre de vie agréable, avec de la verdure, de bonnes écoles et des commerces, profitent à plein des nouvelles envies, en phase avec l’évolution récente des convictions et des modes de vie des aspirants propriétaires. 

Le boom des résidences secondaires
Dans le même temps, il semblerait, là encore, que l’expérience du confinement ait fait émerger de nouvelles envies, du côté du marché des résidences secondaires. La résidence secondaire devient un besoin pour les cadres. 

La résidence secondaire a longtemps été considérée comme une contrainte en raison des coûts d’entretien, alors les jeunes cadres supérieurs ont préféré pendant longtemps passer leurs vacances dans des contrées lointaines. Or, la situation sanitaire, l’incertitude de pouvoir voyager à l’étranger et la menace de nouveaux confinements ont fait renaître l’envie d’acheter une résidence secondaire. 

En effet, il ressort d’une étude « Opinionway » qu’1 Français sur 4 rêve de résidence secondaire. C’est le cas notamment des jeunes cadres urbains, qui ont plus que jamais envie de se mettre au vert et pensent à une maison de campagne non loin de chez eux, pour s’y rendre fréquemment et pourquoi pas même y télétravailler occasionnellement.

Le regard de l’expert
Il convient de rappeler avec force que, depuis toujours, le marché immobilier est très sensible aux crises de toute nature, mais en quelques mois, tout rentre généralement dans l'ordre, avec un volume de transactions qui se rétablit, car la demande reste forte. On constate ainsi une relative stabilité du secteur de l’immobilier au fil du temps. 

Ce qui est incompressible en termes de valeur vénale sûre et constante, c'est le site et l'emplacement des biens immobiliers : les villes où les universités sont fortes, les grandes villes aussi bien entendu, et les villes à proximité de la Suisse, sont de bons exemples à retenir. 

Les investisseurs opportunistes seront toujours à l'affût des bonnes affaires lorsque le marché est à la baisse, car ils savent qu’au bout de 2 ou 3 ans, après rétablissement des valeurs "normales", ils peuvent revendre avec une plus-value.